Malgré l’utilisation régulière d’antiparasitaires, vous constatez avec frustration que les puces persistent à infester votre domicile et vos animaux de compagnie ? Cette situation, malheureusement de plus en plus fréquente, est souvent le signe d’une population de puces résistantes aux traitements conventionnels. La résistance des puces aux insecticides est un problème croissant qui nécessite une approche plus stratégique, intégrée et rigoureuse pour une éradication efficace. L’impact d’une infestation persistante peut être significatif, allant de l’inconfort pour vos animaux à des problèmes de santé pour les membres de votre famille.
Ce guide complet a pour objectif de vous fournir un protocole détaillé et éprouvé pour éliminer les puces domestiques résistantes , en mettant l’accent sur la compréhension approfondie des mécanismes de résistance, l’évaluation précise et méthodique de l’infestation, et l’application d’une stratégie en plusieurs phases, adaptée à votre situation spécifique. Nous aborderons également les mesures de suivi et de prévention essentielles pour maintenir un environnement sain, durablement exempt de puces et de leurs désagréments sur le long terme. L’objectif ultime est de vous donner les outils et les connaissances nécessaires pour reprendre le contrôle de votre environnement et protéger vos proches.
Comprendre l’ennemi : biologie des puces, cycle de vie et mécanismes de résistance
Pour combattre efficacement les puces résistantes, il est crucial de comprendre en détail leur biologie, leur cycle de vie et les mécanismes sophistiqués par lesquels elles développent une résistance aux insecticides couramment utilisés. La puce n’est pas simplement un parasite agaçant ; elle est un organisme complexe avec un cycle de vie spécifique, une capacité d’adaptation remarquable et une reproduction rapide. Comprendre ces éléments est la première étape vers une stratégie d’élimination réussie. Une connaissance approfondie permet de cibler les points faibles de leur cycle de vie et d’optimiser l’efficacité des traitements.
Cycle de vie de la puce : un défi multiforme
Le cycle de vie de la puce comprend quatre étapes distinctes et interconnectées : l’œuf, la larve, la pupe et l’adulte. Chaque étape présente des caractéristiques spécifiques, une vulnérabilité variable et nécessite des approches de traitement différentes. Les puces adultes représentent seulement environ 5% de la population totale, tandis que le reste est constitué d’œufs (environ 50%), de larves (environ 35%) et de pupes (environ 10%), souvent dissimulés dans l’environnement. Une femelle puce peut pondre jusqu’à 50 œufs par jour, ce qui explique la rapidité avec laquelle une infestation de puces peut se développer et l’importance d’agir rapidement. Les œufs, non adhésifs, tombent de l’animal et se dispersent dans l’environnement, se cachant dans les tapis, les moquettes, les fissures du plancher, et autres zones difficiles d’accès. Les larves, qui se nourrissent de débris organiques et de déjections de puces adultes (la « poussière de puces »), sont très sensibles à la déshydratation et se développent de préférence dans des endroits sombres et humides, comme sous les meubles ou dans les plinthes. La pupe, enfermée dans un cocon protecteur résistant, peut rester dormante pendant plusieurs mois, voire plus d’un an dans des conditions défavorables, attendant des conditions favorables pour émerger en tant qu’adulte. La vibration, la chaleur, l’augmentation du taux de dioxyde de carbone, ou même la pression exercée par le passage d’un animal ou d’une personne peuvent déclencher l’émergence de la pupe en un adulte prêt à se nourrir, assurant ainsi la survie de l’espèce.
Mécanismes de résistance : une adaptation évolutive
La résistance aux insecticides est la capacité des puces à survivre et à se reproduire après avoir été exposées à des doses d’insecticides qui seraient normalement mortelles pour les puces non résistantes. Ce phénomène d’adaptation est un défi majeur dans la lutte contre les infestations. Plusieurs mécanismes complexes peuvent être impliqués, agissant souvent en synergie :
- Métabolisation accrue : Les puces résistantes produisent des enzymes spécifiques, telles que les estérases, les oxydases à fonction mixte (MFO) et les glutathion S-transférases (GST), qui détoxifient les insecticides, les transformant en substances moins toxiques ou non toxiques, les rendant ainsi inefficaces. Ce processus de détoxification peut augmenter jusqu’à 20 fois, voire plus, la capacité de la puce à survivre à l’exposition à un insecticide donné.
- Altération des cibles : Les protéines cibles des insecticides, telles que les canaux ioniques (par exemple, les canaux sodiques ou les récepteurs GABA) du système nerveux des puces, peuvent subir des mutations génétiques, modifiant leur structure et empêchant ainsi l’insecticide de se lier efficacement et d’exercer son effet toxique. Une simple mutation génétique peut suffire à rendre une puce résistante à une classe entière d’insecticides.
- Résistance comportementale : Certaines puces présentent un comportement d’évitement actif des zones traitées avec des insecticides, réduisant ainsi considérablement leur exposition aux produits chimiques. Elles peuvent détecter les insecticides à des concentrations aussi faibles que 1 partie par million (ppm), ce qui leur permet de fuir les zones contaminées avant d’être exposées à des doses létales.
- Épaississement de la cuticule : Chez certaines espèces de puces résistantes, la cuticule (l’enveloppe externe de l’insecte) peut s’épaissir, réduisant ainsi la pénétration des insecticides à travers la peau et limitant leur capacité à atteindre les organes cibles. L’épaisseur de la cuticule peut augmenter jusqu’à 50% chez les puces résistantes.
- Transmission héréditaire : Les gènes de résistance, responsables des différents mécanismes décrits ci-dessus, sont transmis aux générations suivantes, ce qui signifie que la progéniture des puces résistantes sera également résistante aux mêmes insecticides. Jusqu’à 90%, voire plus, des descendants peuvent hériter de la résistance, assurant ainsi la propagation rapide de la résistance au sein de la population de puces.
Facteurs contribuant à la résistance : une compréhension essentielle
Plusieurs facteurs, souvent interdépendants, contribuent au développement et à la propagation de la résistance aux insecticides chez les puces. Comprendre ces facteurs est essentiel pour mettre en place des stratégies de prévention efficaces et pour retarder l’apparition de nouvelles résistances :
- Utilisation excessive et inappropriée d’insecticides : L’utilisation fréquente, répétée et non raisonnée des mêmes insecticides, en particulier ceux appartenant à la même classe chimique, exerce une forte pression de sélection sur les populations de puces, favorisant la survie et la reproduction des individus résistants, et conduisant à une augmentation progressive de la proportion de puces résistantes au sein de la population.
- Dosages incorrects : L’utilisation de dosages trop faibles d’insecticides, souvent par souci d’économies ou par crainte d’effets secondaires, peut tuer les puces les plus sensibles, mais permettre aux puces résistantes, qui sont capables de tolérer des doses plus élevées, de survivre et de se reproduire, contribuant ainsi à la sélection des individus résistants.
- Rotation insuffisante des produits : Le manque de rotation des insecticides, c’est-à-dire l’utilisation continue et prolongée des mêmes produits, permet aux puces de s’adapter et de développer une résistance à un type spécifique de produit chimique. La rotation des produits, en utilisant des insecticides appartenant à des classes chimiques différentes, est une stratégie clé pour retarder l’apparition de résistances. La rotation des produits doit être effectuée au moins tous les 6 à 12 mois, voire plus fréquemment dans les zones à haut risque de résistance.
- Manque d’hygiène et de contrôle de l’environnement : Un environnement mal entretenu, avec une accumulation de débris organiques, de poussière et d’humidité, offre des conditions idéales pour le développement des puces et rend les traitements insecticides moins efficaces, favorisant ainsi la survie des puces résistantes.
Évaluation de l’infestation : un diagnostic précis pour une action ciblée
Avant de mettre en place un protocole d’élimination des puces, il est absolument essentiel d’évaluer avec précision l’ampleur de l’infestation, d’identifier les zones les plus touchées et de déterminer les espèces de puces présentes. Une évaluation précise permettra de cibler les traitements de manière efficace, d’optimiser les chances de succès et d’éviter l’utilisation inutile de produits chimiques. Cette évaluation doit être réalisée avec méthode et rigueur, en suivant un protocole précis.
Inspection approfondie : une recherche minutieuse
L’inspection doit être minutieuse, systématique et porter à la fois sur les animaux de compagnie et sur l’environnement domestique. Chaque zone de la maison doit être inspectée avec soin, en portant une attention particulière aux endroits les plus susceptibles d’abriter des puces :
- Animaux de compagnie : Recherchez attentivement les puces adultes, en particulier autour du cou, à la base de la queue, à l’intérieur des cuisses et à l’intérieur des oreilles. Ces zones sont privilégiées par les puces en raison de leur chaleur et de leur humidité. Les déjections de puces, qui ressemblent à de petits points noirs ou à des grains de poivre, peuvent également être un signe d’infestation. Vous pouvez aussi observer des rougeurs, des irritations cutanées, des démangeaisons excessives, des pertes de poils ou des lésions dues au grattage ou au léchage excessif. Environ 70% des chiens et chats infestés présentent des signes d’allergie aux piqûres de puces (DAPP), ce qui se traduit par des démangeaisons intenses et des problèmes de peau.
- Environnement : Inspectez minutieusement les tapis, les moquettes, les coussins, les meubles rembourrés, les lits des animaux, les plinthes, les fissures dans le plancher, les rideaux, et tout autre endroit où les puces pourraient se cacher. Les larves de puces se cachent souvent dans ces endroits sombres, humides et protégés. Utilisez une lampe de poche puissante pour faciliter l’inspection, en particulier dans les zones difficiles d’accès. N’oubliez pas d’inspecter également les voitures et autres véhicules utilisés par les animaux.
- Utilisation d’un peigne anti-puces : Passez délicatement un peigne anti-puces à dents fines sur le pelage de votre animal, en partant de la tête et en allant vers la queue. Examinez attentivement les débris recueillis sur le peigne. La présence de puces adultes, de larves ou de déjections confirmera l’infestation. Le peignage doit être effectué au moins une fois par semaine, voire plus fréquemment en cas d’infestation suspectée.
Estimation du niveau d’infestation : une quantification nécessaire
L’estimation précise du niveau d’infestation vous aidera à déterminer l’intensité des traitements à appliquer, la fréquence des interventions et le suivi nécessaire. Une infestation légère nécessitera des mesures moins agressives qu’une infestation massive :
- Nombre de puces observées : Comptez le nombre de puces que vous trouvez sur votre animal et dans votre environnement. Un nombre élevé de puces adultes, de larves ou d’œufs indique une infestation sévère. Un piège à puces peut capturer en moyenne 20 à 30 puces par jour lors d’une infestation importante.
- Fréquence des piqûres : Si vous ou les membres de votre famille êtes fréquemment piqués par des puces, cela peut indiquer une infestation importante. Les piqûres de puces se manifestent généralement par de petites bosses rouges qui démangent intensément, souvent regroupées en grappes. Le nombre de piqûres peut varier de quelques-unes à plusieurs dizaines par personne et par jour, en fonction de l’importance de l’infestation.
- Présence de larves ou de déjections : La présence de larves ou de déjections de puces confirme la présence de puces en développement dans votre environnement et indique que l’infestation est active. Les larves ressemblent à de petits vers blancs, mesurant environ 3 à 5 mm de long, et se déplacent lentement. Les déjections de puces, quant à elles, apparaissent sous forme de petits points noirs, souvent concentrés dans les zones où les animaux passent le plus de temps.
Protocole d’attaque en plusieurs phases : une stratégie intégrée et ciblée pour les puces résistantes
L’élimination des puces résistantes est un défi qui nécessite une approche en plusieurs phases, combinant le traitement des animaux de compagnie, le nettoyage et le traitement de l’environnement, et un suivi régulier pour prévenir les réinfestations. Il est essentiel d’adopter une stratégie intégrée, multimodale et ciblée, en utilisant une combinaison de méthodes chimiques et non chimiques, pour maximiser les chances de succès et minimiser le risque de développement de nouvelles résistances. Chaque phase du protocole doit être exécutée avec rigueur et persévérance pour obtenir des résultats durables. Le succès du traitement dépend de la cohérence et de la coordination de toutes les actions entreprises.
Phase 1 : traitement de l’animal (approche multimodale)
Le traitement de l’animal est une étape cruciale pour éliminer les puces adultes, interrompre leur cycle de reproduction et soulager les démangeaisons et les irritations cutanées. Il est impératif d’utiliser une approche multimodale, combinant différents types de produits et de méthodes, pour cibler les puces à différents stades de leur cycle de vie et pour contrer les mécanismes de résistance. Le choix des produits et des méthodes doit être adapté à l’espèce animale, à son âge, à son état de santé et au niveau d’infestation.
Alternatives aux insecticides traditionnels : innover pour vaincre la résistance
En raison de la résistance croissante des puces aux insecticides traditionnels, tels que les pyréthroïdes et les organophosphorés, il est impératif d’envisager des alternatives plus efficaces, moins toxiques et ciblant des mécanismes d’action différents :
- Inhibiteurs de croissance des insectes (IGR) : Les IGR, tels que le méthoprène et le pyriproxyfène, imitent les hormones juvéniles naturelles des insectes et empêchent les larves de se développer en adultes fertiles. Ils sont généralement considérés comme sûrs pour les animaux de compagnie, les humains et l’environnement. Le méthoprène peut rester actif pendant environ 30 jours, tandis que le pyriproxyfène peut durer jusqu’à 6 mois, offrant ainsi une protection prolongée contre le développement des larves de puces.
- Spinosad et spinetoram : Ces insecticides d’origine naturelle sont dérivés de bactéries du sol (Saccharopolyspora spinosa) et sont efficaces contre les puces adultes, en agissant sur le système nerveux des insectes. Ils sont souvent disponibles sous forme de comprimés à croquer, faciles à administrer aux animaux de compagnie. La demi-vie du spinosad est d’environ 12 heures, ce qui signifie qu’il est rapidement éliminé de l’organisme, réduisant ainsi le risque d’effets secondaires.
- Nitenpyram : Cet insecticide néonicotinoïde agit rapidement en paralysant les puces adultes, les tuant en quelques heures seulement. Il est idéal pour un soulagement immédiat en cas d’infestation sévère, par exemple avant un toilettage ou un voyage. Cependant, il n’a pas d’effet résiduel et ne prévient pas la réinfestation, il doit donc être utilisé en association avec d’autres traitements à action prolongée.
- Lotilaner, Fluralaner et Afoxolaner : Ces insecticides appartenant à la famille des isoxazolines agissent en bloquant les canaux chlorures ligand-dépendants des arthropodes, provoquant ainsi une hyperexcitation nerveuse et la mort des puces. Ils sont disponibles sous forme de comprimés à croquer ou de solutions topiques, offrant une protection prolongée contre les puces (jusqu’à 12 semaines). Ils sont généralement bien tolérés par les animaux de compagnie, mais peuvent présenter des effets secondaires rares (troubles neurologiques).
Importance de la rotation des produits : une stratégie préventive clé
Pour éviter le développement de nouvelles résistances et maintenir l’efficacité des traitements à long terme, il est essentiel de mettre en place une stratégie de rotation des produits insecticides. Changez de type d’insecticide, en privilégiant des produits appartenant à des classes chimiques différentes et ciblant des mécanismes d’action différents, tous les 6 à 12 mois. Une rotation appropriée peut réduire de 40% le risque de développement de résistance et prolonger la durée de vie des insecticides disponibles. Il est conseillé de tenir un registre précis des produits utilisés et des dates d’application, afin de faciliter la planification de la rotation.
Bains et shampoings anti-puces : un complément utile
Les bains et les shampoings anti-puces peuvent aider à tuer les puces adultes présentes sur votre animal, à éliminer les débris et à soulager les démangeaisons. Utilisez des produits spécialement conçus pour les animaux de compagnie, en respectant scrupuleusement les instructions du fabricant et en évitant tout contact avec les yeux et les muqueuses. Il est recommandé de laisser agir le shampoing pendant au moins 10 minutes avant de rincer abondamment. Les bains et les shampoings anti-puces doivent être considérés comme un complément aux traitements systémiques (comprimés, pipettes) pour une efficacité maximale, en particulier en cas d’infestation sévère.
Phase 2 : traitement de l’environnement (nettoyage et insecticide ciblés)
Le traitement de l’environnement est une étape absolument essentielle pour éliminer les œufs, les larves et les pupes de puces qui se cachent dans votre maison, et qui représentent la majorité de la population de puces. Un nettoyage approfondi, rigoureux et régulier, combiné à l’application d’insecticides ciblés, est nécessaire pour éradiquer les puces à tous les stades de leur cycle de vie et prévenir les réinfestations. Le traitement de l’environnement doit être réalisé simultanément avec le traitement de l’animal pour une efficacité optimale.
Nettoyage approfondi : la base d’un environnement sain
Un nettoyage méticuleux est la première étape indispensable du traitement de l’environnement. Il permet d’éliminer les œufs, les larves et les déjections de puces, de réduire l’humidité et de rendre l’environnement moins favorable au développement des puces :
- Aspiration méticuleuse : Aspirez soigneusement les tapis, les moquettes, les meubles rembourrés, les lits des animaux, les plinthes, les fissures dans le plancher, les rideaux, et tout autre endroit où les puces pourraient se cacher. Utilisez un aspirateur puissant, équipé d’un embout étroit pour atteindre les zones difficiles d’accès. Jetez immédiatement le sac d’aspirateur à l’extérieur dans un sac hermétique, ou congelez-le pendant au moins 24 heures, pour éviter que les puces ne s’échappent. Passez l’aspirateur au moins deux fois par semaine pendant plusieurs semaines, voire plus longtemps en cas d’infestation persistante.
- Lavage à haute température : Lavez à l’eau chaude (au moins 60°C) la literie, les couvertures, les coussins, les vêtements, les jouets et tout autre tissu susceptible d’être infesté. Le séchage à haute température aidera également à tuer les puces et les œufs. Si certains articles ne peuvent pas être lavés à l’eau chaude, envisagez de les nettoyer à sec ou de les congeler pendant au moins 48 heures.
- Nettoyage à la vapeur : Le nettoyage à la vapeur des moquettes, des tapis, des meubles rembourrés et des autres surfaces textiles peut tuer les puces et les larves grâce à la chaleur et à l’humidité. Utilisez un nettoyeur vapeur avec un embout étroit pour cibler les zones difficiles d’accès. Veillez à bien aérer la pièce après le nettoyage à la vapeur pour éviter la prolifération de moisissures.
Insecticides environnementaux : une action ciblée pour un résultat optimal
Après le nettoyage, l’application d’insecticides environnementaux peut aider à éliminer les puces restantes et à prévenir les réinfestations. Choisissez des produits adaptés à votre situation, en tenant compte de la présence d’enfants, d’animaux de compagnie et de personnes sensibles. Privilégiez les produits à faible toxicité et respectez scrupuleusement les instructions du fabricant :
- IGR (méthoprène, pyriproxyfène) : Les IGR peuvent être utilisés en spray ou en fogger (diffuseur automatique) pour traiter les zones infestées. Ils sont particulièrement efficaces pour empêcher le développement des larves de puces. Appliquez les IGR dans les zones où les animaux passent le plus de temps, ainsi que dans les autres zones à risque (plinthes, fissures, tapis).
- Terre de diatomée (grade alimentaire) : La terre de diatomée est une poudre naturelle composée de fossiles d’algues microscopiques. Elle agit en asséchant les puces et les larves, en perforant leur exosquelette protecteur. Saupoudrez une fine couche de terre de diatomée dans les tapis, les moquettes, les fissures du plancher, et les autres zones infestées. Laissez agir pendant plusieurs jours, voire une semaine, puis aspirez soigneusement. Veillez à utiliser de la terre de diatomée de grade alimentaire, qui est non toxique pour les animaux de compagnie et les humains.
- Insecticides à base de pyréthrines naturelles : Les pyréthrines sont des insecticides d’origine naturelle, extraits de fleurs de chrysanthème. Elles agissent rapidement en paralysant les puces adultes. Elles sont souvent utilisées en association avec des synergistes (comme le pipéronyl butoxyde) pour augmenter leur efficacité. Elles peuvent être utilisées en spray ou en fogger pour traiter les zones infestées. Veillez à bien aérer la pièce après l’application.
Phase 3 : combinaison des traitements et monitoring
La coordination des traitements sur l’animal et dans l’environnement est essentielle pour une élimination efficace des puces. Utilisez plusieurs méthodes simultanément pour maximiser l’efficacité et continuez à évaluer l’infestation pour ajuster le traitement si nécessaire.
Il est crucial d’utiliser simultanément le traitement topique ou oral de l’animal, le nettoyage approfondi de l’environnement et l’application d’insecticides environnementaux. Le monitoring régulier de l’infestation permettra de déterminer si le traitement est efficace et d’apporter les ajustements nécessaires. Surveillez attentivement votre animal et votre maison pendant au moins 30 jours après le début du traitement. Si vous continuez à observer des puces, consultez un vétérinaire ou un professionnel de la lutte antiparasitaire. Une évaluation continue est la clé du succès à long terme. 12% des propriétaires ne traitent pas correctement leur environnement, ce qui conduit à la persistance des infestations.
Mesures de suivi et prévention : maintenir un environnement sans puces
Une fois l’infestation initiale maîtrisée, il est essentiel de mettre en place des mesures de suivi et de prévention rigoureuses pour maintenir un environnement sans puces à long terme. La prévention est la clé pour éviter les réinfestations et protéger vos animaux de compagnie et votre maison. Un engagement continu et une vigilance constante sont nécessaires pour assurer un succès durable.
Entretien régulier : la prévention au quotidien
Un entretien régulier de votre maison et de vos animaux de compagnie est essentiel pour prévenir les infestations de puces :
- Aspiration fréquente : Aspirez votre maison au moins une fois par semaine, voire plus souvent en période à risque (printemps et été), en portant une attention particulière aux tapis, aux moquettes et aux meubles rembourrés.
- Lavage de la literie des animaux : Lavez régulièrement la literie de vos animaux de compagnie à l’eau chaude (au moins 60°C), au moins une fois par semaine.
- Toilettage régulier des animaux : Brossez régulièrement vos animaux de compagnie, idéalement quotidiennement, pour éliminer les puces adultes, les débris et les poils morts.
- Inspection régulière du pelage : Examinez régulièrement le pelage de vos animaux à la recherche de signes de puces (puces adultes, déjections).
Prévention sur les animaux
Utilisez des traitements préventifs contre les puces sur vos animaux de compagnie de manière continue, tout au long de l’année, même en l’absence d’infestation apparente. Les traitements préventifs peuvent réduire de 90% le risque d’infestation. Envisagez d’alterner les types de traitements préventifs pour éviter le développement de résistance. Par exemple, alternez un traitement topique avec un traitement oral, ou changez de classe chimique tous les ans. Les traitements préventifs coûtent en moyenne 10 à 20 euros par mois et par animal, mais ils permettent d’éviter les coûts et les désagréments liés à une infestation. 65% des propriétaires utilisent des traitements préventifs réguliers, mais seulement 30% les appliquent correctement.
Gestion de l’environnement extérieur
Contrôlez les animaux sauvages (souris, rats, chats errants, hérissons, renards) qui peuvent introduire des puces dans votre propriété. Éloignez les animaux sauvages en scellant les points d’entrée potentiels dans votre maison, en éliminant les sources de nourriture et d’eau, et en installant des clôtures. Entretenez régulièrement votre jardin en coupant l’herbe, en éliminant les tas de feuilles et les débris organiques, et en traitant les zones à risque avec des insecticides appropriés. Évitez de laisser de la nourriture pour animaux à l’extérieur, car cela peut attirer les animaux sauvages. 40% des infestations de puces proviennent de l’extérieur.
Mettre en place un programme de gestion de l’environnement extérieur est une autre étape essentielle. Cela peut inclure la coupe régulière de l’herbe, l’élimination des tas de feuilles et autres débris organiques où les puces peuvent se cacher. Il est aussi important de traiter les zones où les animaux de compagnie passent du temps à l’extérieur avec des insecticides appropriés, en suivant attentivement les instructions du fabricant. Les chats errants peuvent abriter jusqu’à 2000 puces.
Ressources supplémentaires et consultation professionnelle
Si vous avez des difficultés à éliminer les puces résistantes, n’hésitez pas à consulter un vétérinaire ou un professionnel de la lutte antiparasitaire. Ils pourront vous aider à identifier les causes de l’infestation, à évaluer le niveau de résistance des puces et à mettre en place un protocole de traitement adapté à votre situation. Ils pourront également vous conseiller sur les meilleurs produits disponibles, en tenant compte de la sécurité de vos animaux et de votre famille.
Il est important de souligner que, dans certains cas, les infestations de puces peuvent être le signe d’autres problèmes de santé sous-jacents chez l’animal, tels que des allergies, des infections cutanées ou des troubles immunitaires. Un diagnostic vétérinaire est donc crucial pour exclure d’autres causes de démangeaisons ou d’irritations cutanées. Le vétérinaire pourra également vous conseiller sur les meilleurs traitements disponibles et vous fournir des informations sur les produits les plus efficaces et les plus sûrs pour votre animal. Les consultations vétérinaires liées aux puces représentent environ 10% des consultations annuelles. Le coût moyen d’un traitement vétérinaire pour une infestation de puces est de 150 euros.